Développement des réseaux de froid en France : La Gazette des Communes s'intéresse au réseau de Boulogne-Billancourt

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Développement des réseaux de froid en France : La Gazette des Communes s'intéresse au réseau de Boulogne-Billancourt

03 mars 2021 - Développement des réseaux de froid en France : La Gazette des Communes s'intéresse au réseau de Boulogne-Billancourt

Dans cet article dédié au potentiel de développement des réseaux de froid en France, La Gazette des Communes dresse un état des lieux et propose des pistes de réflexion quant aux possibilités de financement et d'accompagnement futures.

 

C'est dans ce cadre que Clémentine JAFFRE, Directrice d'Agence ouest francilien, s'est exprimée. Prenant comme exemple le réseau de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) où Idex est délégataire, Clémentine explique comment l'énergie est produite : deux techniques sont associées pour la production de froid. D'abord, des thermo-frigo-pompes qui, à partir d'électricité, produisent à la fois du froid et du chaud. «Uniquement du froid en été», précise Clémentine. «Et le reste de l'année, à la fois du froid et du chaud, en fonction des besoins.» Les rejets de l'un constituent la source de l'autre, l'ensemble étant équilibré par une installation de géothermie de surface.


Ces thermo-frigo-pompes fournissent une énergie de base. En complément, Boulogne-Billancourt est équipée d'une centrale dite de «froid négatif » pour produire le froid la nuit et le stocker ensuite sous forme de glace. Ce qui fait de ce froid négatif un moyen de flexibilité pour ajuster l'offre à la demande, ainsi qu'un outil de secours en cas de problème avec les thermo-frigo-pompes.


Par rapport aux climatisations autonomes, dispersées dans chaque bâtiment, les réseaux arguent d'une plus grande efficacité. Parce qu'ils mutualisent les équipements et parce qu'ils utilisent des machines intrinsèquement 1,5 à 3 fois plus efficaces. «Pour une même quantité de froid délivrée, un réseau consomme deux fois moins d'électricité qu'une climatisation autonome et 90% moins de fluides frigorigènes», chiffre Aurélie Lehericy, du SNCU. Autre avantage : les réseaux de froid n'évacuent pas la chaleur à proximité immédiate des bâtiments et ne contribuent donc pas à la création d'îlots de chaleur.

Face à tant d'atouts, il serait légitime de se demander pourquoi ces réseaux de froid ne sont pas plus développés dans l'hexagone.

Une question de financement avant tout. La gazette précise qu'avec ces projets, "on investit beaucoup au début, sans avoir de clients, et les aides ne sont pas toujours faciles à obtenir"

Dans la pratique, les villes s'appuient souvent sur un opérateur qui porte le risque d'investissement. Mais le rôle de la collectivité reste primordial, ne serait-ce que pour définir le besoin. «Il faut trouver la solution adaptée au territoire, à la densité des usages, aux ressources naturelles et aux équipements existants, par exemple s'il y a ou non un centre de données informatiques», conseille Clémentine JAFFRE. «Il faut repérer là où il est pertinent de mutualiser l'approvisionnement en froid en évaluant les besoins actuels, mais aussi ceux à venir.»